Depuis les évènements malheureux qui se sont produits le 29 et le 30 Janvier dernier, à Kimpese dans le territoire de Songololo au Kongo Central, des évènements au cours desquels Sept personnes ont perdu la vie, les célèbres activistes de droit de l’homme Sébastien Lukau et Pierre Mavakala sont portés disparus, après avoir été à la tête de l’organisation de l’activité de protestation contre la recrudescence de l’insécurité dans l’ex Cité de Kimpese. Une activité qui s’est tournée en drame.
Tout était parti d’une initiative prise par toutes les forces vives de Kimpese, réunies derrière le Réseau international des activistes des droits de l’homme (RIADH), représenté ce jour-là par ses figures de proue, Sébastien Lukau (40 ans ) et son jeune coéquipier Pierre Mavakala (24 ans ).
Ces forces vives se sont réunies le dimanche 28 janvier dernier pour projeter une journée de ville morte le lundi 29 Janvier 2024, dans le but de dire non à la recrudescence de l’insécurité qui se vit à Kimpese, quelques jours après plusieurs cas d’assassinat et de cambriolage enregistrés dans ce coin de la province du Kongo Central.
Cette initiative d’organisation de la journée de ville morte était catégoriquement refusée dans la foulée par les autorités locales, sans pourtant proposer une autre alternative favorable aux désidératas de ces forces vives.
Une décision des autorités locales, qui a été rejetée aussi en retour par la population qui avec à sa tête Sébastien Lukau et Pierre Mavakala, est descendue dans la rue dans la matinée du lundi 29 janvier, pour finalement manifester par le truchement d’une marche de protestation, contre l’insécurité en général et contre cette attitude des autorités en particulier.
Les éléments de la police sont intervenus pour réprimer en faisant usage des balles réelles. La suite ? On la connait, après la poursuite des altérations dans la journée du mardi 30 janvier 2024 , la police avait annoncé l’enregistrement d’un total de sept décès dont trois dans leur camp et seize blessés qui étaient internés à l’hôpital IME de Kimpese.
À l’issue de ces événements malheureux, les deux activistes de droit de l’homme Sébastien Lukau et Pierre Mavakala qui sont recherchés activement par les autorités provinciales, qui les ont identifiés comme des initiateurs principaux de ces événements, n’ont plus été retrouvés et n’ont plus fait signe de vie.
Selon plusieurs personnes, Sébastien et Pierre n’étaient pas seulement dans le viseur des autorités provinciales du Kongo Central, mais avant même ces événements du 29 et 30 janvier dernier, a en croire un témoignage d’un ami de Pierre Lukau qui s’est confié à notre rédaction, ils recevaient des menaces de mort venant des numéros anonymes. Ils étaient ciblés à cause notamment de certaines de leurs prises de position.
« Mon ami Pierre vivait en insécurité, lui avec son vieux (Sébastien) ne cessaient de dire que la police était complice et soutenait tous ces actes d’agression qu’on enregistrait dans notre cité, puisque nous tous, on se posait des questions où ces malfrats trouvaient des armes assez lourdes qu’ils utilisent dans leurs opérations? . Cette prise de position a fait en sorte que mon ami Pierre et son vieux soient dans le viseur, des malfrats et de la police. Aujourd’hui nous sommes très inquiets, puisque personne ne sait où ils sont, et leurs numéros ne passent plus« , témoigné un ami de Pierre Mavakala contacté par Kongo Actu.
Signalons que la nouvelle société civile du Kongo Central a déjà alerté sur ce nouveau coup de pression sur les activistes de droit de l’homme a travers la province. Elle craint même pour les vies de ces deux activistes qui ont toujours bravé la peur malgré les représailles. Elle va multiplier des appels de soutien aux organismes internationaux de Droit de l’homme, pour implorer une possibilité d’exil qui permettra à Sébastien et Pierre d’aller loin d’un pays où les activistes de droit de l’homme sont toujours réprimandés malgré la démocratie.
Gloire Munganga