Richard Kiyambu, entrepreneur respecté et ancien candidat sénatorial du Kongo Central, exprime sa préoccupation face à la situation actuelle de l’Office National des Transports (ONATRA), aujourd’hui renommé Société Commerciale des Transports et des Ports (SCTP). Il voit l’ONATRA, un pilier du transport en République Démocratique du Congo (RDC), confronté à des défis majeurs, dont des retards de salaires, une concurrence accrue et une dégradation des infrastructures.
Il indique qu’un accord de partenariat public-privé est actuellement en discussion, qui céderait 85% des bénéfices de l’ONATRA à une entreprise privée, ne laissant que 15% à l’ONATRA. Il appelle l’État à investir directement dans la relance de l’ONATRA.
Selon les chiffres des spécialistes, un investissement public de 200 millions de dollars permettrait de moderniser l’infrastructure de l’ONATRA, de préserver et de créer de nouveaux emplois, et d’améliorer la compétitivité de l’entreprise.
Richard Kiyambu met en garde contre la privatisation de l’ONATRA, qui pourrait entraîner des conséquences sociales et sécuritaires, notamment une augmentation du chômage et de l’insécurité dans la province et au-delà. À l’inverse, il soutient qu’un investissement public massif renforcerait la capacité de l’ONATRA à servir efficacement les besoins en transport du pays, tout en assurant la pérennité des emplois existants et en créant de nouvelles opportunités d’emploi.

Il insiste sur le fait que l’ONATRA n’est pas seulement une entreprise, mais un symbole de l’indépendance économique du Congo. Sa privatisation pourrait être perçue comme une perte de souveraineté, suscitant potentiellement une opposition populaire. En investissant dans l’ONATRA, le gouvernement démontrerait son engagement envers le développement économique du pays et la protection de ses ressources stratégiques.
Richard Kiyambu souligne également le rôle crucial de l’ONATRA dans le développement régional en facilitant le commerce et le transport de marchandises. Sa dégradation pourrait avoir des conséquences néfastes sur l’économie locale, entravant le commerce et augmentant les coûts de transport. Il est donc impératif de prendre des mesures pour revitaliser cette entreprise vitale.
Enfin, l’ancien candidat sénatorial insiste sur le fait que “Pour garantir le succès de cette entreprise, il est impératif que l’État prenne en considération le recrutement de compétences congolaises qualifiées. Il est essentiel d’éviter les nominations politiques et le favoritisme. Des gestionnaires compétents à la tête de cette entreprise sont indispensables pour assurer un retour sur investissement optimal des fonds publics”.
Richard Kiyambu appelle également l’État à écouter les salariés, les syndicalistes et toute la population locale qui se mobilisent. Il souligne l’importance de leur participation dans le processus de prise de décision pour assurer le succès de la relance de l’ONATRA. Il est convaincu que leur engagement et leur dévouement peuvent contribuer de manière significative à la revitalisation de cette entreprise vitale pour la RDC.
Gloire Munganga